dimanche 3 juin 2012

8 juin de 9h-11h Atelier 1 Rétrospectives

©Jean Christophe Cros; http://www.flickr.com/photos/droledeciel/6944311945/
 9h00         Atelier 1 : rétrospectives 
A la Maison de l’Université, Salle du Conseil, Campus Illberg, Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt  tram : Université)

Présidé par Didier Girard (UHA/ILLE)

Michel ArouimiUniversité du Littoral) Le texte comme « idéogramme » : un phénomène méconnu dans la littérature occidentale
Résumé de la communication / abstract :
Plus mystérieuse que les jeux de maints poètes avec l’espace graphique de leurs œuvres, la capacité de cet espace à s’harmoniser avec l’objet de la description littéraire est un phénomène mal étudié. Claudel a eu l’intuition de ce phénomène, dont témoigne l’étagement des distiques qui, dans un poème consacré à Rimbaud, « imite » le béquillement du poète amputé. Sous la plume de Rimbaud lui-même, l’évocation des éléments naturels dans l’Illumination Veillées détermine la présentation graphique de cette Illumination, dont les trois sections traduisent, par leur aspect graphique, la singularité de l’air, de la terre et des vagues de la mer, évoqués dans chacune des trois sections.
Anne Marie Albiach, Figure Vocative, L’object anarchique, p35
Les capacités mimétiques du texte de ces « écrivains visuels » (c’est l’expression de Anne-Marie Christin) ajoutent au caractère énigmatique de textes brefs, notamment chez Kafka (avec le mythe de Babel ou le thème de la muraille de Chine) : comme si cette aptitude mimétique de l’espace graphique était un des aspects du rapport de l’art et de l’imitation, qui est au centre des enjeux autocritiques de ces œuvres. Quoi qu’il en soit, le procédé, dont rien ne prouve qu’il soit maîtrisé, semble être conscient dans le poème Pagode de Claudel. Ce phénomène n’est pas si moderne : un bref « autoportrait » littéraire de Scarron s’harmonise, par la syntaxe et par la disposition de certains termes, au portrait peu flatteur que Scarron fait de lui-même… On songe aussi au visage du méphistophélique escamoteur de La Main enchantée de Nerval,  dont les traits (autant de triangles) semblent reflétés par le rythme d'écriture adopté pour leur description.
Plus généralement, ce phénomène s’étend à la structure même des récits ou romans d’autres auteurs : avec les effets de symétrie de La Main enchantée de Nerval, soulignés par le titrage des chapitres, ou bien la structure du Lance-pierres de Jünger, au milieu de laquelle le chapitre « Le lance-pierres » nous vaut la description de cet objet qui s’impose comme le symbole matériel de cette structure (et d’abord celle de ce chapitre en diptyque). La vision d’un renard écorché, dans le chapitre médian d’un roman de Bosco n’est pas moins évocatrice : comme si le corps déchiré de l’animal se transposait dans le bâti du roman… L’espace interne des chapitres du Billy Budd de Herman Melville (un grand modèle de Bosco) présente des effets de symétrie, dont le symbole est fourni par certains détails descriptifs qui dominent le contenu de ces chapitres. L’ouvrage entier, par la perfection de son bâti, vérifie la valeur allégorique du personnage Billy Budd, incarnation quasi mystique de la perfection littéraire.
Ernst Jünger
Les enjeux philosophiques et métaphysiques de ce problème transparaissent dans les travaux de Marc Matthieu Münch sur l’« effet de vie », ou ceux de Daniel Larangé ( L’Esprit de la lettre). Le lien établi autrefois par  André Jolles entre mythe et forme, l’attention de Iouri Lotman à la “structure du texte artistique”, ont marqué l’histoire d’un questionnement de l’art littéraire, privilégiant le dynamisme ou l’expressivité de la forme.
La complexité de ce problème est accrue par la subjectivité du lecteur. Ce dernier reçoit un pouvoir de « co-création » déjà indiqué par Umberto Eco, et par Dominique Maingueneau. On peut même trouver, enclos dans les œuvres, des indices qui sollicitent le travail mental du lecteur, sans lequel le pouvoir du texte serait lettre morte.
BIO :
Après s’être intéressé à la vision corporelle de l’écriture que semblent avoir partagé Kafka, Kleist et Melville, Michel Arouimi a étudié la présence de l’Apocalypse dans les œuvres de Eichendorff et de Conrad. Les recherches de M. Arouimi, qui est ancien élève de l’Ecole du Louvre, concernent la remise en cause de l’Harmonie dans les œuvres d’écrivains de diverses époques.
Le premier ouvrage de M/ Arouimi portait sur les arts du spectacle (L’Apocalypse sur scène, 2002) le second sur l’œuvre de Carlo Levi Magies de Levi, Schena : Lanore, 2006) . Le  troisième : Les Apocalypses secrètes, paru en 2007, a pour objet les réminiscences de l’Apocalypse dans la littérature. Ont suivi les ouvrages parus chez Orizons : Vivre Rimbaud selon Ramuz et Bosco (2010) et Jünger et ses dieux (2011).

(Università per Stranieri di Perugia/Katholieke Universitei Leuven) Typographic games and visual culture at the beginning of the XX century. The case of Italy
Résumé de la communication / abstract :

The purpose of the paper is to give a contribution to the conference focusing the discussion on the use of visual protocols and new lines like typographical games, design and collage in literature and paratextuality. The paper will present through the use of some original case studies (Pitigrilli, cineromanzi, roman zigialli) the first results of an ongoing research at KatholiekeUniversiteit Leuven (Belgium) about the typographical and visual evolution of the book in Italy between 1900 and 1950 especially in relation to the development of middle-brow literature. The aims of this project are to study a number of evolutions in typographical techniques in close relationship to literary and artistic evolutions in the first half of the XXth century (for example the Avangarde, Futurism and Dadaism) in relation with the world of advertising.
A general belief is that experimental typographic techniques are considered as innovations only applied to books for an elitist audience of collectibles. On the contrary, typographic techniques are far more interesting to study when examining how they have been applied to middlebrow literature rather than to art books, premium special editions and rare printings. The high runs, the large diffusion and the accessibility of middlebrow literature make it an interesting sample for the history of typography. When the most advanced and fine typographic experiments moved from an elite publishing sector to mass diffusion, very important changes in the publisher and typographic area materialized. This is particularly relevant in the Italian situation and in the period of the 1930s, when a broad part of the population, holding a medium-low literacy and cultural level, approached the “book” market by means of a middlebrow literature that was able to attract a large number of readers with its typographical and paratextual high quality elements. 
This discussion can be framed in a broader reflection about the relationships between image and verbal text in literature, art and advertising.
BIO :
Sarah Bonciarelli is a post doc fellow (Università per Stranieri di Perugia – Italy) and visiting postdoc fellow at KatholiekeUniversiteit Leuven (Belgium), where she is involved in a broad research programme“Literature and its Multiple Identities (1900-1950)”. She holds a Phd in Text Sciences in Italy and is a member of the Permanent European Observatory on reading (Siena University). Her main interests are Italian literature, semiotics  and book history. Shelectured at the Universidad de Cantabria,  Università di Viterbo, Università di Siena, Università di Perugia  and Università per Stranieri di Perugia, Universitéchatolique de Louvain. Recentpublications: "Reading between text and image" in Alabe n. 3- 2011;Vent'anni di  comunicazione del libro (2011) in AA.VV. Comunicare il libro a c. di Michele Rak, Arnoldo Mondadori Milano; Comunicare il libro. Dai media tradizionali al Web.2 (2010), Scriptaweb, Napoli.

Université Paris-Sorbonne) The Legacy of Un Coup de D:
Résumé de la communication / abstract :
Marcel Broodthaers
Focusing on contemporary artistic reinterpretations of Stéphane Mallarmé’s Un Coup de Dés Jamais N’Abolira le Hasard, this paper explores the increasingly fluid boundary between poetry and the visual arts. In treating the page as a kind of canvas on which visual elements are arranged in two-dimensional space, Mallarmé disposed of the linearity of poetic verse, deploying typography and spatial arrangement as instruments in the construction of meaning. In doing so, he restored aura to the printed page in the age of mechanical reproduction, when printed text was becoming increasingly associated with information provision. More than one hundred years after Mallarmé’s death, as artists and writers confront an overabundance of available language and visual material thanks to the Internet and other forms of diffusion, they have responded by employing, in the words of Conceptual Poet Kenny Goldsmith, “intentionally self and ego effacing tactics using uncreativity, unoriginality, illegibility, appropriation, plagiarism, fraud, theft, and falsification.” The most well-known appropriation of Mallarmé’s poem, of course, is that of Belgian poet-turned-artist Marcel Broodthaers, whose effacement of Mallarmé’s text can be read as a cynical gesture of disillusionment, a commentary on the impossibility of poetic language resisting reification. 
Mallarmé _ poney-m (site ICI)
More recently, however, several contemporary artists have offered homages to Mallarmé’s poem—from Elaine Reichek, whose cross-stitch version transforms text into texture, to Guido Molinari, who used the spatial organization of a double-page spread of Un Coup de Dés as the basis for his large-scale bichromatic diptychs. Other recent reinterpreters of Mallarmé include Michalis Pichler, who literalized Broodthaers’ gesture of erasure by cutting out Mallarmé’s words with a laser and using the resulting pages as a score for automatic piano (image from this above left), Rainier Lericolais, who performed a similar operation, creating a score for barrel organ, William E. Jones, who transposed each line of the poem using the twenty-first century language of the Google Image Search, and Ruth Loos, whose “eye drawings” map the movement of the eye as the reader confronts Mallarmé’s non-linear writing. For all of these artists, Mallarmé’s poem is treated as found cultural material to be appropriated and transformed, offering a form of emancipation from artistic control.
BIO:
Independent curator and critic, a contributor to print and online publications including Artforum.com, the Huffington Post, and Art, Antiquity, and the Law. She is currently organizing an exhibition that will take place in September 2012 at Mains d’Oeuvres, a multidisciplinary art space in Saint-Ouen, around the question of artistic labor and the time of work in contemporary art. Her undergraduate thesis was: Museums in Miniature: Joseph Cornell, Marcel Duchamp, and the Critique of Modernist Display Practice (advisor: Benjamin H.D. Buchloh). Her Master’s thesis focuses on the history and current activities of the Fonds National d’Art Contemporain, Centre National des Arts Plastiques. Her research interests include the avant-garde in France, contemporary art, institutional critique and the history of exhibition design, heritage and cultural property protection.

On vous rappelle que ce colloque est ouvert au public! 
Venez nombreux! PROGRAMME sur:   
http://lex-icon21.blogspot.fr/2012/05/le-programme-pour-lex-icon-colloque.html
We remind you that this international conference is open to the public! 
Please join us!  Full PROGRAMME at:  
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