mardi 5 juin 2012

7 Juin: 14h00 Accueil / Lex-position avec Gary Hill, Robert Cahen, Marc Thébault, Sarah Riggs, Alessandro De Francesco et Richard Meier

Boite d'allumettes, ©Voixéditions / Richard Meier
le 7 juin à 14h: BIENVENUE à LEX-ICON et à notre EXPOSITION!
à la Maison de l’Étudiant, Campus Illberg, Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt tram : Université)

14h00       Accueil / lex-position

SUR LA MEZZANINE de la maison de l’étudiant : 
Projection de vidéos de GARY HILL
Goats & Sheep, 1995 et 2001 (vidéo avec Kevin Gallagher) 
+ Around & About, 1980, Commentary, 1980, Videograms, 1980-81, Happenstance (part I of many parts) 1982-3, Primarily Speaking, 1981-83, Meditations towards a remake of Soundings) 1979/89 et Site recite (a prologue), 1989.  Courtesy Galerie In Situ, Paris: http://www.insituparis.fr/

LIGATEM, 2005 —un ensemble de lithographies par l’artiste Marc Thébault. 


Petite histoire:
Dans la cour arrière du château de Nohant, deux cèdres dressent leurs silhouettes. George Sand les avait plantés à l’occasion de la naissance de chacun de ces deux enfants (Maurice et Solange). Aujourd’hui leurs cimes se sont rejointes et ne forment qu’une seule voûte. La forme vide ainsi dégagée évoque celle contenue dans un maillon d’une chaîne et exprime l’idée du lien. La technique d’impression lithographique permet de varier le dessin d’un même motif qui, par report successif, alterne les pleins et les vides et renforce le sentiment d’ambivalence entre présence et absence.

Écriture augmentée, 2012, des panneaux/objets d’Augmented Writing d'Alessandro De Francesco. 
         
Ce travail a été développé pendant sa résidence d'artiste avec le Service Universitaire d’Action Culturelle de l’UHA et à la Kunsthalle.  Un site web est consacré à ce projet: http://www.augmentedwriting.com/

à la MIE, au 3ème étage de la maison de l’étudiant :
Skye, 2011: Projection du cinépoème par l’écrivain et plasticienne Sarah Riggs (image de ce film ci-dessus)

This film poem stars stéphane bouquet, oscarine bosquet, julia carlson, anna moschovakis, and jean-jacques poucel.  Musical composition by Ha-Yang Kim Principal cinematography and editing by Frederic Tcheng. It riffs on themes from virginia woolf's To the Lighthouse and it is bilingual, French and English, with subtitles.
///
Sarah Riggs, directrice et productrice, Fred Tcheng, cinématographe et monteur. Musique composée et excéutée par Ha-Yang Kim, Simona Schneider, son. Produit par Perlmutt Productions. Participants : Omar Berrada, Oscarine Bosquet, Stéphane Bouquet, Julia Carlson, Marita Kheim, Anna Moschovakis, Jean-Jacques Poucel, Trevor Wilson

©Robert Cahen
TOMBE (avec les mots), 2000 et 2008 Projection d'un vidéo par Robert Cahen.


Projection d’une image verticale encadrée, tel un tableau au fond bleu intense, cette œuvre égrène des mots, des expressions, des lettres qui flottent et tombent lentement dans une sorte d’apesanteur… On retrouve l’idée de passage et de mémoire qui hante le travail de l’artiste, mais cette fois, c’est une émotion palpable qui se dégage de ce beau mouvement fluide et ralenti. Histoire sans parole et sans retour, les mots qui tombent, en allemand et en français, invitent à un voyage heureusement aléatoire et sans fin.

Version française : conception, réalisation Robert Cahen (2000) I images de synthèse Patrick Zanoli Coproduction le Centre international de création vidéo (CICV), Montbéliard-Belfort I le ZKM, Karlsruhe I la Galerie Evelyne Canus.

« Dès les années soixante-dix, la recherche de Robert Cahen est habitée par la notion de passage. Passage de l'image fixe à l'image en mouvement, passage d'un lieu—et d'un temps—à un autre, transformation de la réalité filmée et du regard, exploration du son en relation avec l’image. Il inscrit sa démarche dans un dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie, face à un monde autre, un monde rendu différent—beau, perturbant—par les métamorphoses du temps et de l’espace. »—Sandra Lischi
///
”In Cahen’s uniquely nuanced world, fiction and document alike are presented as metaphoric voyages of the imaginary, exquisite reveries that describe passages of time, place, memory and perception. His research has been haunted by the notion of passing: passing from fixed image to moving image, passing from a place – and a time – to another, transformation of filmed reality and eye, exploration of sound related to the image. His approach is part of an always-renewed dialogue between visible and invisible, narration and poetry, distance and presence, confronting another world, a world made different – beautiful, disturbing – by metamorphoses of time and space.[...]He’s one of the most award-wining video artists in the world today.”—from TheSite of Time AF expo.

Accrochage de journaux et exposition d'autres œuvres par Richard Meier
Exercice de lecture, 2012 (Journal, papier 400 grammes / 6 pages à lire), Le projet Sombr'héros de Joseph Mouton (VOIX éditions, collection livre/lèvre), Beaucoup de bruit pour rien, 2012 (Hommage à John Cage et à la pièce 4'33'', carnet d'artiste et 1’édition courante VOIX éditions d’après le carnet) et Fireboox (8 boites d'allumettes)
Boite d'allumettes, ©Voixéditions
UHA animation / hommage à « sur la route » de Jack Kerouac : Ce rouleau de papier ? Cette machine à écrire ? c’est à vous de créer la suite !!! 

Salle de Réunion à la MIE, au 3ème étage de la maison de l’étudiant :
Présentation par l’association strasbourgeoise R-diffusion de publications de plusieurs éditeurs indépendants spécialisées dans le domaine de l’art contemporain. 

Table de livres: à découvrir!

Collectif, Lex-I-Blog, 20 mars-20 mai 2012 Diffusion de diapositifs par les 70 participants du projet du blog Lex-ICON qui a eu lieu entre le 20 mars et le 20 mai 2012. Plus de 70 images par autant d’artistes-écrivains ont ouvert le dialogue sur des thématiques de notre colloque. Ici, venez découvrir à nouveau ces images et d'autres par ces mêmes artistes.

espace d’accueil : sur la terrasse de la MIE, au 3ème étage :
Pour prendre un verre, lire le programme du colloque, collecter votre colis de bienvenue (pour les intervenants) et faire votre inscription pour les visiteurs du colloque... c'est ICI sur le balcon de la MIE!

de LIGATEM, (une lithographie, 2005)  ©Marc Thébault
Organisé par 
ILLE, l'UHA, le Service Universitaire d'Action Culturelle de l'UHA, le Crem et l'IUT de Mulhouse

et par
Jennifer K Dick (UHA/ILLE), Océane Delleaux (UHA/CREM/Edith), 
Éric Suchère (École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne), 
Didier Girard (UHA/ILLE), Jean-Robert Gerard (UHA/ILLE)
et Fréderique Toudoire-Surlapierre (UHA/ILLE)

Assistantes d’organisation : 
Claire McKeown, Anne Raimondo et Caroline Adam

7 juin 15h30 Discours inaugural de Jacinto Lageira et l'ouverture officielle du colloque

15h30      Ouverture officielle du colloque
à La MIE, au 3ème étage de la Maison de l’Étudiant, Campus Illberg,Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt tram : Université)

Ouverture par le Président de l’Université de Haute-Alsace, UHA, et par Yann Kerdiles (Doyen de la Faculté de Lettres, Langues et Sciences Humaines de l’UHA), Peter Schnyder (Directeur de l’ILLE EA 4363), Jennifer K. Dick (UHA/ILLE) et Océane Delleaux (UHA/CREM)

Discours inaugural: « La double signifiance du texte et de l'image »
par Jacinto Lageira (critique d’art et professeur en esthétique à l’UParis 1  Panthéon-Sorbonne)
 
JACINTO LAGEIRA est Professeur en esthétique à l'université de Paris 1 Panthéon/­Sorbonne et critique d'art. Jacinto Lageira interroge le langage et la perception à partir des expériences artistiques. Il est souvent question du mot, de la lettre et d'une humanité qui se découvre à partir des multiples facettes de l'art. « Bonnes ou mauvaises, les grandes transformations de la réalité humaine ne surviennent pas à travers l'histoire de l'art, mais à travers l'histoire tout court ». Cet ancrage concret, à partir du vivant des œuvres, est perceptible dans la production écrite de Lageira. De l'anthologie de textes de poètes pour "Poésure & Peintrie" (1992) au travail sur l'œuvre de Gary Hill (Des premiers mots aux derniers silences, Gary Hill, 2001), aux écrits de Michael Snow (Michael Snow. Il a notamment publié L’image du monde dans le corps du texte (I, II), Bruxelles, La Lettre volée, 2003 ; L’esthétique traversée - Psychanalyse, sémiotique et  phénoménologie à l’œuvre, La Lettre volée, 2007 ; La déréalisation du monde. Fiction et réalité en conflit, Paris, Jacqueline Chambon, 2010; Cristallisations. Monographie sur Jean-Marc Bustamante, Actes Sud, 2011. Voir aussi: http://www.artsetsocietes.org/a/a-lageira.html

lundi 4 juin 2012

7 juin 17h15 Alessandro De Francesco et Michelle Naka Pierce

17h15:  Deux artistes-écrivains présentent leurs œuvres: Alessandro De Francesco et Michelle Naka Pierce
à la MIE, 3ème étage de la Maison de l’Étudiant, Campus Illberg, Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt tram : Université)


                       This is an Augmented Writing object.
An Augmented Writing object is made of virtual and augmented environments turned into words, hypertrophic web information collages without pictures, hidden and unknown contents, historical and inner narratives, text instead of screen, scripts instead of faces and other forms of written matter.

Dans cette communication je souhaiterais esquisser les enjeux théoriques, politiques et artistiques de mon projet Écriture augmentée (www.augmentedwriting.com), en me focalisant notamment sur les évolutions que celui-ci aura connues lors de mon séjour de résidence à la Kunsthalle Mulhouse et à l'Université de Haute-Alsace en mars et mai 2012.
     BIO (version française):
 Alessandro De Francesco est né en à Pise, Italie, et vit à Strasbourg. Ecrivain, artiste et théoricien, il a été visiting poet à l'European Graduate School de Saas Fee et collaborateur au Centre d'études poétiques de l'ENS de Lyon. Il a enseigné la création littéraire à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il bénéficie actuellement de la « bourse de création » du Centre National du Livre et enseigne à l'Université de Bâle, où il est par ailleurs doctorant en co-tutelle avec l'Université Paris-Sorbonne. Ces principales parutions sont : Lo spostamento degli oggetti (Cierre Grafica, 2008), dès1000m (e-book, gammm.org, 2009), Ridefinizione (La Camera Verde, 2011, version française parue chez Mix. : Redéfinition, 2010). Alessandro De Francesco a réalisé en Europe et Amérique du Nord, de nombreuses lectures, installations et performances qu’il nomme « environnements de lecture ». Ses sites web: www.alessandrodefrancesco.net, et www.augmentedwriting.com
BIO (in English):
Alessandro De Francesco (Pisa, 1981) is a poet and artist based in Strasbourg, France. He is currently recipient of the writers' grant of the French Centre National du Livre and teaches at the University of Basel. Alessandro is part of the European Graduate School Faculty, he was part of the Centre d'études poétiques directed by Jean-Marie Gleize and he co-founded the creative writing program within the Literature and Languages Department at the École Normale Supérieure in Paris. Poetry books: Lo spostamento degli oggetti (Cierre Grafica, Verona, 2008), da 1000m (ebook, gammm.org, 2009), Redéfinition (Mix., Parigi, 2010), Ridefinizione (La Camera Verde, Roma, 2011). As visual and sound artist, Alessandro realized performances, installations and exhibitions all over Europe and is currently artist-in-residence at the Kunsthalle Mulhouse and at the Université de Haute-Alsace with the project Augmented Writing.


Continuous Frieze Bordering Red (Frise ininterrompue à la frontière du rouge) retrace les trajets migratoires d'une Autre, voyageant entre les pays, les langues, et les identités en mutation. Récit sur l'hybridité, ce texte explore la [dis]-location vue comme une embardée culturelle, tout en interrogeant le rouge de Rothko: ses fenêtres murées, abimées par l'eau [frontières flottantes], qui reflètent les frontières culturelles instables de l'hybride. Continuous Frieze Bordering Red tente de se détourner des définitions péjoratives d'"hybride" pour s'ouvrir à la monstruosité du soi.

Continuous Frieze Bordering Red documents the migratory patterns of an Other, as she travels between countries, languages, and shifting identities. A narrative on hybridity, the text explores [dis]location as a cultural swerve while it interrogates Rothko's red: his bricked-in, water-damaged windows [floating borders], which reflect unstable cultural borders to the hybrid. Continuous Frieze Bordering Red attempts to move away from pejorative definitions of "hybrid" and embrace the monstrous self.
 BIO (version française): 
Née au Japon, Michelle Naka Pierce est l'auteure de Continuous Frieze Bordering Red, (qui a reçu le prix littéraire: "POL Editor's Prize", Fordham, 2012); le livre She, A Blueprint--un document texte/image avec les collages de l'artiste Sue Hammond West (2011); Beloved Integer (2007); et elle est le co-auteure de TRI/VIA avec la poète Veronica Corpuz (2003). Michelle Naka Pierce a vécu à Yokohama, Japon; Londres, UK; et elle enseigne actuellement à l'Université de Naropa, Boulder, CO, où elle dirige l'école de Jack Kerouac. Son blog est: http://michellenakapierce.blogspot.fr/

Pour voir un court-court métrage inspiré par Lex-ICON et fait par Michelle Naka Pierce: http://www.youtube.com/watch?v=w4fQdGDuT1E

 BIO (in English):
Born in Japan, Michelle Naka Pierce is the author of Continuous Frieze Bordering Red, awarded the POL Editor's Prize (Fordham, 2012); She, A Blueprint, a text/image document with collage art by Sue Hammond West (2011); Beloved Integer (2007); and co-author of TRI/VIA with Veronica Corpuz (2003). She has lived in Yokohama, Japan; London, UK; and currently teaches at Naropa University in Boulder, CO, where she is the director of the Jack Kerouac School. She keeps a blog at: http://michellenakapierce.blogspot.fr/

To watch a short film inspired by Lex-ICON and made by Michelle Naka Pierce, see: http://www.youtube.com/watch?v=w4fQdGDuT1E

7 juin 18h00 Table ronde "La place du cartel"

18h :   Table ronde de commissaires d’exposition et de chargés des publics: 
La MIE, 3ème étage de la Maison de l’Étudiant, Campus Illberg, Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt tram : Université)

Image by Deborah Poe
La place du cartel

« Sources d'information sur les œuvres ou panneaux d'orientation pour le visiteur, les mots ont envahi les murs des musées et des expositions sous de nombreuses formes, au risque parfois de faire écran aux œuvres d'art elles-mêmes. Faut-il les supprimer ou les éloigner? Cette table ronde réunissant conservateur de musée, directrices de centres d'art et spécialistes de la médiation culturelle sera l'occasion d'évaluer la place du spectateur dans ces nouveaux dispositifs. »--David Cascaro

animée par David Cascaro (Haute école des arts du Rhin

Avec Nicolas Surlapierre (Musées de Belfort), Sandrine Wymann (La Kunsthalle Mulhouse), Michel Collet (Institut Supérieur des Beaux Arts, Besançon), Émilie George (La Kunsthalle Mulhouse) et Sophie Kaplan (CRAC d’Alsace à Altkirch)

(Image ci-dessus par Deborah Poe)



7 juin 20h30 Soirée LOCUS METROPOLE à la Kunsthalle Mulhouse


Soirée performance Locus Métropole 3

Locus Métropole est un événement évolutif construit autour de l'art-performance-langue. Il se métamorphose au fil de son développement. Locus Métropole est né en 2009 à Zurich dans le Cadre de Blago Bung au Cabaret Voltaire. 

Ce soir, Locus Métropole retourne à la Kunsthalle pour les spectateurs et intervenants du colloque Lex-ICON. Nous aurons le plaisir d’assister à « Locus Metropole 3 » qui prendra une forme pluri-performative avec :

Démosthène Agrafiotis (Grèce)
Jean-Pierre Bobillot (France)
Alessandro de Francesco et Caroline Zekri (Italie)
Gisela Hochuli (Suisse)
Anne Kawala (France)
Chris Pusateri (USA)
Michelle Naka Pierce (USA)
et
Valentine Verhaeghe (France)


En partenariat avec Cold Mountain / Montagne froide, le Service Universitaire de l'Action Culturelle de l'Université de Haute-Alsace et Lex-ICON/l'UHA.

Entrée libre
Venez très très nombreux!
Possibilité de se restaurer sur place, au Kunstcafé

dimanche 3 juin 2012

8 juin de 9h-11h Atelier 1 Rétrospectives

©Jean Christophe Cros; http://www.flickr.com/photos/droledeciel/6944311945/
 9h00         Atelier 1 : rétrospectives 
A la Maison de l’Université, Salle du Conseil, Campus Illberg, Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt  tram : Université)

Présidé par Didier Girard (UHA/ILLE)

Michel ArouimiUniversité du Littoral) Le texte comme « idéogramme » : un phénomène méconnu dans la littérature occidentale
Résumé de la communication / abstract :
Plus mystérieuse que les jeux de maints poètes avec l’espace graphique de leurs œuvres, la capacité de cet espace à s’harmoniser avec l’objet de la description littéraire est un phénomène mal étudié. Claudel a eu l’intuition de ce phénomène, dont témoigne l’étagement des distiques qui, dans un poème consacré à Rimbaud, « imite » le béquillement du poète amputé. Sous la plume de Rimbaud lui-même, l’évocation des éléments naturels dans l’Illumination Veillées détermine la présentation graphique de cette Illumination, dont les trois sections traduisent, par leur aspect graphique, la singularité de l’air, de la terre et des vagues de la mer, évoqués dans chacune des trois sections.
Anne Marie Albiach, Figure Vocative, L’object anarchique, p35
Les capacités mimétiques du texte de ces « écrivains visuels » (c’est l’expression de Anne-Marie Christin) ajoutent au caractère énigmatique de textes brefs, notamment chez Kafka (avec le mythe de Babel ou le thème de la muraille de Chine) : comme si cette aptitude mimétique de l’espace graphique était un des aspects du rapport de l’art et de l’imitation, qui est au centre des enjeux autocritiques de ces œuvres. Quoi qu’il en soit, le procédé, dont rien ne prouve qu’il soit maîtrisé, semble être conscient dans le poème Pagode de Claudel. Ce phénomène n’est pas si moderne : un bref « autoportrait » littéraire de Scarron s’harmonise, par la syntaxe et par la disposition de certains termes, au portrait peu flatteur que Scarron fait de lui-même… On songe aussi au visage du méphistophélique escamoteur de La Main enchantée de Nerval,  dont les traits (autant de triangles) semblent reflétés par le rythme d'écriture adopté pour leur description.
Plus généralement, ce phénomène s’étend à la structure même des récits ou romans d’autres auteurs : avec les effets de symétrie de La Main enchantée de Nerval, soulignés par le titrage des chapitres, ou bien la structure du Lance-pierres de Jünger, au milieu de laquelle le chapitre « Le lance-pierres » nous vaut la description de cet objet qui s’impose comme le symbole matériel de cette structure (et d’abord celle de ce chapitre en diptyque). La vision d’un renard écorché, dans le chapitre médian d’un roman de Bosco n’est pas moins évocatrice : comme si le corps déchiré de l’animal se transposait dans le bâti du roman… L’espace interne des chapitres du Billy Budd de Herman Melville (un grand modèle de Bosco) présente des effets de symétrie, dont le symbole est fourni par certains détails descriptifs qui dominent le contenu de ces chapitres. L’ouvrage entier, par la perfection de son bâti, vérifie la valeur allégorique du personnage Billy Budd, incarnation quasi mystique de la perfection littéraire.
Ernst Jünger
Les enjeux philosophiques et métaphysiques de ce problème transparaissent dans les travaux de Marc Matthieu Münch sur l’« effet de vie », ou ceux de Daniel Larangé ( L’Esprit de la lettre). Le lien établi autrefois par  André Jolles entre mythe et forme, l’attention de Iouri Lotman à la “structure du texte artistique”, ont marqué l’histoire d’un questionnement de l’art littéraire, privilégiant le dynamisme ou l’expressivité de la forme.
La complexité de ce problème est accrue par la subjectivité du lecteur. Ce dernier reçoit un pouvoir de « co-création » déjà indiqué par Umberto Eco, et par Dominique Maingueneau. On peut même trouver, enclos dans les œuvres, des indices qui sollicitent le travail mental du lecteur, sans lequel le pouvoir du texte serait lettre morte.
BIO :
Après s’être intéressé à la vision corporelle de l’écriture que semblent avoir partagé Kafka, Kleist et Melville, Michel Arouimi a étudié la présence de l’Apocalypse dans les œuvres de Eichendorff et de Conrad. Les recherches de M. Arouimi, qui est ancien élève de l’Ecole du Louvre, concernent la remise en cause de l’Harmonie dans les œuvres d’écrivains de diverses époques.
Le premier ouvrage de M/ Arouimi portait sur les arts du spectacle (L’Apocalypse sur scène, 2002) le second sur l’œuvre de Carlo Levi Magies de Levi, Schena : Lanore, 2006) . Le  troisième : Les Apocalypses secrètes, paru en 2007, a pour objet les réminiscences de l’Apocalypse dans la littérature. Ont suivi les ouvrages parus chez Orizons : Vivre Rimbaud selon Ramuz et Bosco (2010) et Jünger et ses dieux (2011).

(Università per Stranieri di Perugia/Katholieke Universitei Leuven) Typographic games and visual culture at the beginning of the XX century. The case of Italy
Résumé de la communication / abstract :

The purpose of the paper is to give a contribution to the conference focusing the discussion on the use of visual protocols and new lines like typographical games, design and collage in literature and paratextuality. The paper will present through the use of some original case studies (Pitigrilli, cineromanzi, roman zigialli) the first results of an ongoing research at KatholiekeUniversiteit Leuven (Belgium) about the typographical and visual evolution of the book in Italy between 1900 and 1950 especially in relation to the development of middle-brow literature. The aims of this project are to study a number of evolutions in typographical techniques in close relationship to literary and artistic evolutions in the first half of the XXth century (for example the Avangarde, Futurism and Dadaism) in relation with the world of advertising.
A general belief is that experimental typographic techniques are considered as innovations only applied to books for an elitist audience of collectibles. On the contrary, typographic techniques are far more interesting to study when examining how they have been applied to middlebrow literature rather than to art books, premium special editions and rare printings. The high runs, the large diffusion and the accessibility of middlebrow literature make it an interesting sample for the history of typography. When the most advanced and fine typographic experiments moved from an elite publishing sector to mass diffusion, very important changes in the publisher and typographic area materialized. This is particularly relevant in the Italian situation and in the period of the 1930s, when a broad part of the population, holding a medium-low literacy and cultural level, approached the “book” market by means of a middlebrow literature that was able to attract a large number of readers with its typographical and paratextual high quality elements. 
This discussion can be framed in a broader reflection about the relationships between image and verbal text in literature, art and advertising.
BIO :
Sarah Bonciarelli is a post doc fellow (Università per Stranieri di Perugia – Italy) and visiting postdoc fellow at KatholiekeUniversiteit Leuven (Belgium), where she is involved in a broad research programme“Literature and its Multiple Identities (1900-1950)”. She holds a Phd in Text Sciences in Italy and is a member of the Permanent European Observatory on reading (Siena University). Her main interests are Italian literature, semiotics  and book history. Shelectured at the Universidad de Cantabria,  Università di Viterbo, Università di Siena, Università di Perugia  and Università per Stranieri di Perugia, Universitéchatolique de Louvain. Recentpublications: "Reading between text and image" in Alabe n. 3- 2011;Vent'anni di  comunicazione del libro (2011) in AA.VV. Comunicare il libro a c. di Michele Rak, Arnoldo Mondadori Milano; Comunicare il libro. Dai media tradizionali al Web.2 (2010), Scriptaweb, Napoli.

Université Paris-Sorbonne) The Legacy of Un Coup de D:
Résumé de la communication / abstract :
Marcel Broodthaers
Focusing on contemporary artistic reinterpretations of Stéphane Mallarmé’s Un Coup de Dés Jamais N’Abolira le Hasard, this paper explores the increasingly fluid boundary between poetry and the visual arts. In treating the page as a kind of canvas on which visual elements are arranged in two-dimensional space, Mallarmé disposed of the linearity of poetic verse, deploying typography and spatial arrangement as instruments in the construction of meaning. In doing so, he restored aura to the printed page in the age of mechanical reproduction, when printed text was becoming increasingly associated with information provision. More than one hundred years after Mallarmé’s death, as artists and writers confront an overabundance of available language and visual material thanks to the Internet and other forms of diffusion, they have responded by employing, in the words of Conceptual Poet Kenny Goldsmith, “intentionally self and ego effacing tactics using uncreativity, unoriginality, illegibility, appropriation, plagiarism, fraud, theft, and falsification.” The most well-known appropriation of Mallarmé’s poem, of course, is that of Belgian poet-turned-artist Marcel Broodthaers, whose effacement of Mallarmé’s text can be read as a cynical gesture of disillusionment, a commentary on the impossibility of poetic language resisting reification. 
Mallarmé _ poney-m (site ICI)
More recently, however, several contemporary artists have offered homages to Mallarmé’s poem—from Elaine Reichek, whose cross-stitch version transforms text into texture, to Guido Molinari, who used the spatial organization of a double-page spread of Un Coup de Dés as the basis for his large-scale bichromatic diptychs. Other recent reinterpreters of Mallarmé include Michalis Pichler, who literalized Broodthaers’ gesture of erasure by cutting out Mallarmé’s words with a laser and using the resulting pages as a score for automatic piano (image from this above left), Rainier Lericolais, who performed a similar operation, creating a score for barrel organ, William E. Jones, who transposed each line of the poem using the twenty-first century language of the Google Image Search, and Ruth Loos, whose “eye drawings” map the movement of the eye as the reader confronts Mallarmé’s non-linear writing. For all of these artists, Mallarmé’s poem is treated as found cultural material to be appropriated and transformed, offering a form of emancipation from artistic control.
BIO:
Independent curator and critic, a contributor to print and online publications including Artforum.com, the Huffington Post, and Art, Antiquity, and the Law. She is currently organizing an exhibition that will take place in September 2012 at Mains d’Oeuvres, a multidisciplinary art space in Saint-Ouen, around the question of artistic labor and the time of work in contemporary art. Her undergraduate thesis was: Museums in Miniature: Joseph Cornell, Marcel Duchamp, and the Critique of Modernist Display Practice (advisor: Benjamin H.D. Buchloh). Her Master’s thesis focuses on the history and current activities of the Fonds National d’Art Contemporain, Centre National des Arts Plastiques. Her research interests include the avant-garde in France, contemporary art, institutional critique and the history of exhibition design, heritage and cultural property protection.

On vous rappelle que ce colloque est ouvert au public! 
Venez nombreux! PROGRAMME sur:   
http://lex-icon21.blogspot.fr/2012/05/le-programme-pour-lex-icon-colloque.html
We remind you that this international conference is open to the public! 
Please join us!  Full PROGRAMME at:  
 http://lex-icon21.blogspot.fr/2012/05/le-programme-pour-lex-icon-colloque.html

le 8 juin de 11h-12h30 Atelier 2 Le langage plastique


©Brian Dettmer
11h00       Atelier 2 : le langage plastique
A la Maison de l’Université, Salle du Conseil, Campus Illberg, Université de Haute-Alsace, Mulhouse (arrêt  tram : Université)

Présidé par Jacinto Lageira (Paris 1  Panthéon-Sorbonne)

Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine/CREM) Processus textuels et protocoles visuels chez Amélie Dubois : l’art de la contrainte
Résumé de la communication / abstract :
Cette communication propose une réflexion sur les multiples formes textuelles et protocoles visuels propres aux créations à contrainte contemporaines, à partir de l’analyse des œuvres de la plasticienne Amélie Dubois. En effet, nous souhaiterions analyser le jeu des contraintes littéraires et mathématiques empruntées par l’artiste à l’Oulipo (l’Ouvroir de Littérature Potentielle) grâce à une poétique de la variation prônant le recours à l’imitation, à la combinatoire et au déplacement. Comment ces formes hybrides qui exhibent un jeu riche en potentialités avec les lettres et les processus textuels, induisent une lecture lexiconographique ? La notion de contrainte permet-elle de repenser le rapport texte-image, le passage de la lettre, au son, à l'image? Cette contribution vise ainsi à recenser les contraintes utilisées par Amélie Dubois qui se joue de l’articulation langage-formes graphiques (chronotextes).
Amélie Dubois, de l'expo "Formes brèves, autres, 25", FRAC Lorraine, 2012
BIO :
Maître de conférences Littérature contemporaine à l’Université de Lorraine, membre du CREM (Centre de recherche les médiations) et membre associé du CRLC (Centre de recherche en littérature comparée, Paris IV-Sorbonne). Co-organisatrice du premier colloque international dédié à l’Oulipo en France (« Ouvroir de Littérature Potentielle : OULIPO », Université Sorbonne, Paris-IV & Université Paul Verlaine, Metz, 4-5-6 Mai 2010), ses travaux  portent sur l’Oulipo et la littérature à contraintes (Le Roman oulipien, Paris, L’Harmattan, collection « Littératures comparées », Préface de P. Brunel, mai 2008, « OuBaPo : créations graphiques à contraintes », Revue Formules, 15, 2011, « Contraintes et frontières génériques dans le roman d’Italo Calvino Si par une nuit d’hiver un voyageur : étude de la fiction latino-américaine et de ses limites », RLC (Revue de littérature comparée), n° 321, 2007, « Essai d’une typologie de la poésie oulipienne », Poétique, n° 147, septembre 2006). Ce travail sur les contraintes littéraires a également focalisé ses recherches sur l’atelier d’écriture universitaire (« Ecriture d’invention au lycée et écriture  à contraintes », Pratiques, n° 127-128, décembre 2005, p. 209-223, « De l'écriture à la culture : ateliers universitaires de pratiques culturelles. Cahiers de l'Ecole Normale Supérieure de Meknès, 15, 94-107, 2010, « Ecriture à contraintes et processus de création à l'université », Ateliers d’écriture littéraire, Colloque de Cerisy, 2011, à paraître...), à travers une réflexion sur la production littéraire, tant du point de vue scriptural que lectoral (l’acte créateur, la problématique de l’imitation, l’inspiration, les postures…).
Rédactrice en chef de la Revue Culture et Sciences, UniversCité, Université de Lorraine. Organisatrice du Festival de littérature & des arts à contraintes, 4-5-6 mai 2010 pour plus sur ce festival, cliquer ICI
 
(Université Rennes 2) À l’articulation du visible et du lisible : Mel Bochner/Lawrence Weiner, lectures croisées

        Résumé de la communication / abstract :
     Cette communication se propose d’examiner comment les dernières évolutions des travaux de Mel Bochner et Lawrence Weiner qui investissent de nouveaux médiums - la peinture pour le premier et la vidéo pour le second - explorent leurs potentialités propres pour orienter le rapport du visible et du lisible selon de nouvelles modalités et engager d’autres processus de lecture. Tandis que les statements de Lawrence Weiner explorent les interactions entre textes et images et renouvellent le rapport des mots à l’espace en intégrant la dimension temporelle dans les vidéos - par exemple Libertés et contraintes (2006) -, les tableaux de mots - Thesaurus Paintings - de Mel Bochner, jouent des effets conjugués du sens (des mots) et du sensible (de la forme et de la couleur). Si leurs travaux présentent des convergences dans la manière dont ils articulent le discursif et le figural et dont ils travaillent la polyvalence des signes linguistiques ou l’hybridité des mots et des textes, les jeux de langage qu’ils mettent en oeuvre diffèrent et génèrent des effets de lecture spécifiques. L’étude croisée de ces travaux permettra d’étudier et de confronter les multiples tensions qui animent leur réception. 
« You are in the stream of life whether you like it or not »
 --Lawrence Weiner, Youtube video Design Matters live with LW.  
BIO :
Champs de recherche : Écrits d’aristes des XXe et XXIe siècles. Discours sur l’art (critique d’art, histoire et théorie de l’art) ; Transferts et interactions entre disciplines artistiques (danse, littérature, musique, et arts plastiques) ; Représentation des processus mémoriels dans l’art contemporain.
Choix de publications récentes :
« Marcel Broodthaers : dire les images, montrer les mots », in Art Présence, n° 65, novembre 2010.
« Mel Bochner : la peinture sous tension », Nouvelle Revue d’Esthétique, Paris, Presses universitaires de France, n° 7, septembre 2011.
« Jeux de langage dans l’art des années 1960 : les paradoxes de la description », Marges, « Langage(s) de l’œuvre et de l’art », n° 13,  septembre 2011.
« L’œil pittoresque de Robert Smithson : une approche dialectique du paysage américain », in « Paysages en devenir » (dir. Fabienne Costa et Danièle Méaux), Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2012.  
L’art au prisme des mots, Presses Universitaires de Rennes, coll. Aesthetica, à paraître en juin 2012.

Résumé de la communication / abstract :
Brian Dettmer, Tower of Babel, 2011, Paperback books/Acrylic Varnish
Deconstructing both form and expectation, Brian Dettmer transforms old books into tactile works of art. As seen below in his piece “Tower of Babble” (2011), many of Dettmer’s works are carved out of reference books with a precision and exactness that eventually comes to emphasize particular words and images from various pages of the transformed book, in order to form what might constitute a sort of postmodern collage. Yet beyond the collage, these sculptures raise unexpected yet pertinent questions concerning the significance of language in relation to codified forms of knowledge and understanding. His works disrupt comprehension of the textual language depicted and propel the viewer/reader directly and paradoxically toward a non-verbal language found through the immediacy of the unique visual medium.
In his primary seminal work on text and visual forms, The Language of Images, (1980) W. J. T. Mitchell delineates three prominent forms in which language and images intersect: Language about images (descriptions of the visual), images as language (visual “speaking”), and verbal language as informed by images (physical manifestation of language). Dettmer’s work involves not just consideration of all three but, in particular, an overlapping of the latter two, demanding the viewer/reader to perpetually consider the critical issue of the visual object as “speaking” when in fact it is also (or “actually”) being read literally.
That the visual object existed in its primary conception to be read using a language (and often a language aboutimages) necessarily affects the viewer’s subsequent “reading”, which now occurs through an image/object as language itself.
Moreover, both forms simultaneously maintain the verbal language, and yet paradoxically represent that very same language in two completely different forms. The meaning of the verbal language as a physical manifestation appears lost in the reconception of the textual object as a visual one. Incorporating a direct dialogue with the artist, this paper explores Dettmer’s work by addressing the multiple significations of his transformed books as visual objects: considering in what ways they are to be read anew, yet without the very language that literally defines and constitutes them.
BIO :
Katy Masuga a été qualifiée en qualité de maître de conférences en 2012 après avoir complété son doctorat à l’Université de Washington, Seattle (PhD in Comparative Literature, Joint-PhD Theory and Criticism, 2007). Publications récentes et à paraître:
Henry Miller and How He Got That Way, Edinburgh University Press, February 2011.
The Secret Violence of Henry Miller, Camden House, April 2011.
“Beckett, Wittgenstein and Blanchot : Language Games from Text to Theatre”. Miranda, n°4 Samuel Beckett : Drama as philosophical endgame? / L'épreuve du théâtre dans l'oeuvre de Samuel Beckett : fin de partie philosophique ? Eds. Nathalie Rivère de Carles, Philippe Birgy. June 2011.
“Sylvia & Co.” in  Middlemen: The Bookshop & 20th Century Literature. Ed. Huw Osborne, Ashgate Press. (2013)
“Miller's Henry and Henry's Paris.” in Paris in American Literature. Eds. Herlihy & Koneru. (2013)
©Brian Dettmer